- plouc
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• 1936; en Bretagne 1880; apocope des noms de communes bretonnes en plouc et ploug♦ Fam. et péj. Paysan. ⇒ pedzouille, péquenaud. « Me mouiller pour des ploucs semblables ! » (Céline). — Adj. Elles sont vraiment ploucs !⇒PLOUC, subst.Fam. ou pop., péj. [Souvent en terme d'injure] Paysan; p.ext., personne rustre, qui manque de savoir-vivre. Synon. péj. bouseux (pop.), cul-terreux (fam.), péquenot (fam., pop.), pedzouille (pop.), rustaud, rustre. Je me débine à grandes foulées... Je recavale vers les boulevards... Ça va pas mieux!... Je me tenais comme un vrai «plouc»! (CÉLINE, Mort à crédit, 1936, p.373). J'en ai fait trente-six, des familles de ploucs, avant d'tomber chez eux [à l'Assistance] (J.-P. BASTID, M. MARTENS, Adieu la vie..., 1977, p.87).— Empl. adj. Synon. de agreste (au fig.), balourd, campagnard, grossier, lourdaud, malappris, mal léché, rustique (littér.), sans façon. Elle est vraiment plouc (Pt ROB. 1977).Prononc. et Orth.:[pluk]. Au plur. des ploucs. Étymol. et Hist. 1880 Bretagne «rustre» (d'apr. ESN.); 1936 Paris (CÉLINE, loc. cit.). Mot d'orig. incertaine. D'apr. ESN. il s'agirait d'une abrév. plais. des noms de communes bret. commençant par plouc-, tel que Plougastel-Daoulas. CELLARD-REY 1980 y voit une altér. de ploum «rustre» (att. en 1882 d'apr. ESN. et rattaché par ce dernier à l'all. plump), peut-être due à un croisement avec l'init. plouc- que l'on trouve dans les noms de lieux bret. ou plus vraisemblablement à l'utilisation d'une sonorité plus expr. que celle de ploum.ÉTYM. 1936; en Bretagne, 1880, apocope des noms de communes bretonnes commençant par Plou, Ploug, selon Esnault.❖♦ Fam., péj. Paysan, mal dégrossi. ⇒ Pedzouille, péquenaud.1 (…) Thérèse souffre de moi, l'été, sur les plages. Là ressort plus qu'ailleurs mon côté plouk, voire nanard.Pierre Daninos, Un certain Monsieur Blot, p. 200.2 Si je te disais qu'il faut se battre pour le faire laver le samedi… Il pue, il parle mal son gros patois de plouk. Qu'est-ce que j'ai fait au Bon Dieu pour tomber sur un homme pareil !A. Sarrazin, la Cavale, p. 225.3 Lou, mon ami, vous êtes en train de devenir un affreux manuel, un o-vo-ro-rier, (un ouvrier), un plouk, mais ça ne fait rien : vous aurez quand même votre nom sur la couverture de mon bouquin, j'ai eu trop de mal à vous épouser (…)A. Sarrazin, la Traversière, p. 234.4 Me mouiller pour des ploucs semblables !Céline, Guignol's band, p. 77.REM. La var. ploum [plum] (vx) suggérerait une autre coupe dans certains noms (Ploumanach), ou une autre étymologie.5 Tu parles d'imbéciles et d'ploums, gronde Marthereau.H. Barbusse, le Feu, t. I, I, IX.♦ On trouve le fém. (sans doute stylistique) ploukesse : || « Les hôtels étaient bourrés de plouks et de ploukesses » (Geneviève Dormann, Je t'apporterai des orages, p. 115).
Encyclopédie Universelle. 2012.